Résumé:
Jacques habite une petite ville dont tous les habitants ont été mis sur la paille suite à un licenciement boursier. L'usine a fermé, sa copine est partie et les dettes s’accumulent. Alors quand le bookmaker mafieux du coin, lui propose de tuer sa femme pour 20 000 euro, Jacques accepte volontiers…
CE QU'ON EN PENSE :
Michel Blanc est de retour ! Alors oui, nous l'avons tous vu jouer la comédie chez Josiane Balasko ("Demi-sœur") ou Jean-Paul Rouve ("Les souvenirs"), non ici il revient en tant que scénariste, à défaut de réaliser. Et si l'acteur est bon, très bon le réalisateur et l'auteur le sont tout autant. Ici il signe l'adaptation de "Since the Layoffs" de Iain Levinson.
Le scénario a l'air tout sauf drôle. Hé bien ne vous laissez pas mener ainsi par cette première impression. En effet, Pascal Chaumeil signe une véritable comédie. Dans la veine de "The Full Monty" ou "La part des anges", influences assumées, "Un petit boulot" mêle adroitement réalisme social et drôlerie à la limite du loufoque.
La situation économique peu flatteuse n'est pas qu'un artifice d'ailleurs. C'est avant tout un objet de critique : Doit-on être honnête quand le système ne l'est plus ? Le personnage d'Alex Lutz est d'ailleurs le symbole de cette dichotomie. Il travaille dans la légalité et se montre horrible, n'hésitant à détruire l'avenir de personnes car elles n'ont pas mis les bons produits à la bonne place. S'opposant ainsi à Romain Duris qui lui se veut quelqu'un de droit, comme il le dit "Je suis honnête, j'ai dit que j'allais la tuer et je le ferai".
Alors que faire ? Survivre à tout prix ? Et si l'on tue, ne doit-on s'attaquer qu'aux méchants ? Mais qui décide de qui l'est ou ne l'est pas d'ailleurs. Ce dernier film de Pascal Chaumeil soulève plein de questions d'actualité, mais il le fait avec un humour féroce, proche parfois de l'esprit grolandais (d'ailleurs Gustave de Kervern y tient un second rôle). "Un petit boulot" est une oeuvre d'une justesse forte à côté de laquelle il serait dommage de passer.
Marc Flageul
