Résumé;
Dans un monde où la technologie numérique a envahi nos vies, certains d’entre nous finissent par craquer. Addict ou technophobe, en famille ou à l’école, au travail ou dans les relations amoureuses, Selfie raconte les destins comiques et sauvages d’Homo Numericus au bord de la crise de nerfs…
CE QU'ON EN PENSE :
Selfie est une oeuvre plurielle rassemblant cinq réalisateurs sous la thématique commune clairement énoncée dans le sous-titre «de l’influence du numérique sur les honnêtes gens». Cinq cinéastes pour cinq courts métrages, tous plus ou moins connectés par les personnages secondaires d’une intrigue qui deviennent parfois les principaux de la suivante.
Toutefois, c’est bien une seule et même vision satyrique de l’influence des réseaux sociaux sur les comportements humains qui est dépeinte par les cinq réalisateurs. La partielle indépendance de chaque histoire permet d’aborder un large éventail de sujets allant de l’importance de la note et des like, à la confiance aveugle en internet et à la façon dont la technologie peut tout aussi bien participer à construire une relation qu’à la détruire.
Toujours avec humour, comme le Troll interprété par Elsa Zylberstein, les cinéastes s’amusent à détourner les pratiques majeures de la toile sans pour autant tomber dans la dénonciation grossière des habitudes technologiques du 21e siècle. Ainsi, Estéban incarne d’abord un vendeur de like, puis un vendeur de bonnes notes avant de finir témoin d’un mariage… Ce mariage est une forme d’apothéose puisqu’on y retrouve les personnages secondaires dans les précédentes histoires, confrontés à la vérité sur leur conjoint respectif.
Le regard pluriel que posent les cinéastes sur nos pratiques sociales liées à la technologie est en somme assez juste et propose par l’humour une véritable réflexion sur notre temps.
Gwendal Ollivier
